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Social & SociétalMigration irrégulière
September 2nd 2025, 6:20:22 am

Une cinquantaine d’enfants tentent de rejoindre Ceuta à la nage : un nouveau drame migratoire aux portes de l’Europe

Une cinquantaine d’enfants tentent de rejoindre Ceuta à la nage : un nouveau drame migratoire aux portes de l’Europe
Mario Sánchez Bueno, Wikimedia Commons (CC BY‑SA 2.0)

Ceuta, enclave espagnole au nord du Maroc, a été le théâtre d’un nouveau drame migratoire. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 54 enfants, accompagnés d’une trentaine d’adultes, ont tenté de rejoindre à la nage l’enclave espagnole depuis les côtes marocaines. La traversée s’est faite dans une mer agitée et sous un brouillard épais. Beaucoup ont été secourus et conduits dans des centres d’accueil temporaires en Espagne. Mais derrière ces images de fatigue et de peur se cache un profond désarroi social. Les autorités espagnoles ont placé les enfants, pour la plupart adolescents, dans des structures déjà surchargées. La région de Ceuta a immédiatement demandé l’aide du gouvernement central, soulignant l’impossibilité d’assurer une protection digne dans ces conditions. Leur avenir reste suspendu. Selon la loi, ils ne peuvent pas être expulsés immédiatement. Ils doivent être confiés aux services sociaux, en attendant une éventuelle régularisation ou un retour encadré.

Les causes d’un exil désespéré

Ces départs trouvent leur origine dans la précarité sociale, l’exclusion et l’absence d’opportunités. Beaucoup de jeunes n’ont aucune perspective éducative ni professionnelle. Ils partent sans prévenir leurs familles, guidés par l’illusion d’une vie meilleure de l’autre côté. Pour les parents, la disparition est brutale : entre espoir et angoisse, ils vivent un véritable déchirement. Le phénomène touche surtout les mineurs non accompagnés, laissés sans protection réelle.

Entre solidarité et tensions institutionnelles

En Espagne, associations locales et Croix-Rouge ont mobilisé des équipes de secours. Mais la pression migratoire sur Ceuta souligne l’incapacité de Madrid et de l’Union européenne à proposer des réponses durables. Côté marocain, ces traversées révèlent les failles d’un système social sous tension. Les autorités assurent avoir renforcé les patrouilles côtières et accru la surveillance, dans le cadre de leur coopération sécuritaire avec l’Espagne et l’Europe. Mais la société civile dénonce le manque d’accompagnement éducatif et social. Les jeunes candidats au départ ne viennent pas seulement des zones frontalières : ils affluent de tout le pays, des campagnes enclavées aux grandes villes, poussés par le même sentiment d’impasse.

À cette pression interne s’ajoute celle des migrants subsahariens en transit. Nombreux, ils empruntent les mêmes routes périlleuses vers Ceuta et Melilla. Le Maroc se retrouve ainsi pris en étau : partenaire clé de l’Europe pour contrôler les flux, mais aussi pays d’origine et de transit, où les politiques de développement peinent à offrir des alternatives crédibles à une jeunesse en manque d’avenir.

Cet épisode rappelle que la migration ne peut être comprise qu’à travers une approche globale du développement durable. Les véritables moteurs sont sociaux : pauvreté, inégalités, exclusion. L’environnement, lui, n’est pas la cause, mais un facteur aggravant qui rend ces trajets mortels. Tant que les réponses resteront centrées sur le contrôle des frontières, des enfants continueront de risquer leur vie dans les eaux sombres de la Méditerranée.

Rédigé par : WB

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