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Social & SociétalSanté durable
September 2nd 2025, 6:20:26 am

Accès aux médicaments au Maroc : entre rumeurs de hausse et réforme annoncée

Accès aux médicaments au Maroc : entre rumeurs de hausse et réforme annoncée
Freepik

Ces dernières semaines, le débat sur le prix des médicaments au Maroc a refait surface. Rumeurs de hausse, inquiétudes des patients et colère des pharmaciens ont animé la scène médiatique. Mais au-delà du bruit, trois jalons factuels permettent de comprendre le dossier : un arrêté en décembre 2024, un nouveau texte en juillet 2025 et, plus récemment, un communiqué officiel de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) démentant toute hausse généralisée. L’enjeu dépasse la technique réglementaire, il est question de justice sociale et de droit fondamental à la santé.

En décembre 2024, un arrêté ministériel avait révisé à la baisse le prix de plusieurs médicaments essentiels, notamment ceux destinés aux maladies chroniques. L’objectif affiché était d’améliorer l’accessibilité pour les patients les plus vulnérables. Quelques mois plus tard, en juillet 2025, un nouveau projet de décret est venu compléter cette réforme. Plus systémique et ambitieux, il redéfinit les mécanismes de fixation des prix. Cette annonce a toutefois provoqué la vive réaction de la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (CSPM), qui a dénoncé son exclusion du processus de consultation et regretté que ses recommandations n’aient pas été prises en compte. Enfin, en août 2025, alors que circulaient des rumeurs persistantes de hausse des prix, l’AMMPS a publié un communiqué démentant toute augmentation généralisée et affirmant que l’approvisionnement du marché restait sécurisé.

Ces épisodes montrent combien la régulation des prix du médicament est un sujet sensible, où se croisent impératifs économiques, viabilité du réseau pharmaceutique et attentes sociales. L’absence de concertation et le déficit de communication nourrissent la méfiance, ouvrant la voie aux rumeurs et aux inquiétudes des citoyens. Pour les patients, chaque annonce est perçue comme une menace directe sur leur santé et leur budget. Dans un pays où de nombreux ménages supportent encore des dépenses de santé lourdes, la question du prix du médicament devient un révélateur d’inégalités sociales.

Or, l’accès universel à des soins abordables est au cœur des Objectifs de développement durable, et particulièrement de l’ODD 3 consacré à la santé et au bien-être. La régulation des prix n’est donc pas seulement une affaire administrative, elle incarne un choix de société. Garantir la justice sociale, réduire les inégalités d’accès, protéger les populations vulnérables et renforcer la confiance dans le système de santé sont autant d’exigences qui conditionnent la réussite de cette réforme. Elle doit également s’accompagner de gouvernance durable comme la transparence dans les décisions, la concertation avec les professionnels de santé et l'implication des associations de patients et pédagogie auprès du grand public.

cette polémique rappelle que la santé publique ne peut pas être réduite à des arbitrages économiques. Elle suppose une vision inclusive et durable, où la régulation du médicament n’est pas perçue comme une contrainte mais comme un instrument de justice et de cohésion sociale. La réforme en cours, si elle veut réellement porter ses fruits, devra dépasser la logique technocratique pour s’affirmer comme un projet de société afin de garantir à chaque citoyen marocain un accès stable, équitable et durable aux traitements essentiels.

Rédigé par : WB

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