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Social & Sociétalépidémie
September 2nd 2025, 6:17:19 am

Soudan : une guerre civile, une épidémie, un silence mondial

Soudan : une guerre civile, une épidémie, un silence mondial
Centre de traitement du choléra soutenu par MSF à Kosti (Nil Blanc, Soudan), où les patients, faute de place, sont parfois pris en charge au sol. © MSF

Alors que le conflit Israël–Gaza capte l’attention internationale, le Soudan s’enfonce dans une guerre civile meurtrière et une épidémie de choléra qui a déjà fait des milliers de victimes. Un drame humanitaire d’ampleur, éclipsé par le silence médiatique et l’oubli diplomatique.

Le conflit Israël–Gaza capte l’attention internationale, tant par son intensité militaire que par les accusations graves portées par les experts onusiens et les enquêtes de la Cour pénale internationale, qui a délivré des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cette guerre, largement couverte par les médias et suivie par les instances judiciaires internationales, occupe le devant de la scène mondiale.

Mais ce n’est pas le seul drame en cours. Au Soudan, une guerre civile oppose depuis 2023 l’armée régulière et les forces paramilitaires. Moins visible, plus diffuse, elle détruit des villes entières, pousse des millions de personnes sur les routes de l’exil et effondre les infrastructures vitales. Dans ce silence relatif, une crise sanitaire majeure s’est ajoutée aux violences : l’épidémie de choléra.

Depuis l’été 2024, puis tout au long de 2025, le choléra s’est propagé à grande vitesse dans un pays où l’accès à l’eau potable et aux soins est presque inexistant. D’après l’OMS et l’UNICEF, on compte déjà près de 100 000 cas suspects et plus de 2 400 décès. Rien que dans le Darfour du Nord, plus de 1 180 cas ont été recensés, dont 300 enfants, et la maladie continue de se répandre. Les taux de mortalité restent élevés, atteignant parfois 2,3 %, bien au-delà du seuil d’alerte international.

Le contexte de guerre civile explique la gravité de la situation. Les hôpitaux sont bombardés ou saturés, certains centres de soins traitent les patients à même le sol. Les déplacés se réfugient dans des camps surpeuplés où l’eau est rare, parfois moins de trois litres par jour, alors que les standards humanitaires en prévoient au moins 7,5. À cela s’ajoute la contamination des puits, parfois volontaire, transformant l’eau de survie en vecteur de mort.

L’impact humain est dramatique. Les enfants, déjà sous-alimentés, sont les premières victimes. Les familles voient leurs proches emportés par une maladie pourtant évitable, tandis que les acteurs humanitaires alertent sur une crise « hors de contrôle ». Les risques de déplacements forcés, de famine et de nouvelles vagues épidémiques s’enchaînent, accentuant encore l’effondrement social.

Au Soudan, la guerre ne se lit pas seulement dans le bruit des armes. Elle s’entend aussi dans les sanglots des malades, dans le silence des puits contaminés et dans l’odeur des camps saturés. Là où Israël–Gaza occupe les gros titres, le Soudan illustre une autre facette du chaos mondial : celle d’un conflit oublié, où le choléra devient le miroir d’une société à bout de souffle.

Et c’est là qu’intervient le prisme du développement durable. Sans infrastructures de santé, sans accès à l’eau potable, sans gouvernance stable, aucun avenir n’est possible. Le pilier social est en train de s’effondrer, entraînant avec lui l’économie locale et l’environnement déjà fragilisé. Le choléra n’est pas seulement une épidémie, il révèle les fissures profondes d’un pays privé de stabilité et de résilience. La réponse humanitaire urgente doit s’accompagner d’une vision durable, où sauver des vies devient la première pierre d’un avenir plus juste et plus viable.

Rédigé par : WB

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