Le Maroc a annoncé, le 18 août 2025, l’acheminement de 100 tonnes d’aide humanitaire vers Gaza, sur instructions du Roi Mohammed VI. C’est la deuxième opération en l’espace de trois semaines, après l’envoi de 180 tonnes fin juillet. Depuis le début de la guerre, le Royaume en est à son quatrième envoi d’aide, un effort qui illustre non seulement la solidarité fraternelle, mais aussi une approche de développement durable fondée sur l’humain, la dignité et la responsabilité partagée.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères est clair, la cargaison, composée de denrées alimentaires et de médicaments, vise en priorité les enfants et les nourrissons. Acheminée par voie aérienne pour une distribution directe et urgente, elle s’ajoute aux 180 tonnes déjà envoyées le 30 juillet dernier. Au total, depuis mars 2024, le Maroc a organisé quatre convois humanitaires : 40 tonnes en mars, 40 tonnes en juin (fournitures médicales), 180 tonnes fin juillet, puis 100 tonnes aujourd’hui. Des chiffres qui traduisent une régularité et une constance dans l’action, là où beaucoup d’autres pays se limitent à des déclarations d’intention.
Cet effort prend tout son sens dans un contexte de famine avérée. Selon Médecins Sans Frontières, un quart des enfants et femmes enceintes ou allaitantes dépistés souffrent déjà de malnutrition, tandis que l’OMS alerte sur un risque généralisé touchant tous les enfants de moins de cinq ans. L’IPC, l’organisme international qui évalue la sécurité alimentaire, classe désormais la majorité de Gaza au stade de “catastrophe humanitaire”. Face à cette réalité, la décision marocaine ne relève pas du symbole, elle répond à une urgence vitale.
Dans cette crise, le développement durable prend une dimension particulière. Il ne s’agit pas ici d’énergie verte ou d’économie circulaire, mais du socle même des ODD des Nations Unies : éradiquer la faim (ODD 2), garantir la santé et le bien-être (ODD 3), construire des partenariats solides (ODD 17). En multipliant ses envois, le Maroc traduit une conception de la durabilité comme responsabilité collective : ne pas laisser une population entière mourir de faim sous les yeux du monde.
L’aide marocaine reste évidemment insuffisante au regard de l’ampleur de la catastrophe. Mais elle prouve qu’il est possible de placer l’humain avant les calculs géopolitiques. Elle montre aussi que la solidarité, lorsqu’elle est portée à la fois par un Roi et par la conscience d’un peuple, peut devenir un levier de résilience durable. Dans la détresse de Gaza, le Maroc rappelle ainsi que la durabilité n’est pas seulement une affaire de climat ou d’économie, mais avant tout d’humanité partagée.
Rédigé par : WB
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