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September 2nd 2025, 6:21:22 am

Pathologies estivales au Maroc : quand la chaleur met la santé à l’épreuve

Pathologies estivales au Maroc : quand la chaleur met la santé à l’épreuve

Avec l’arrivée des fortes chaleurs, accentuées par le réchauffement climatique, l’été au Maroc s’accompagne d’une recrudescence de pathologies spécifiques. Entre insolations, infections urinaires, otites, leishmaniose et intoxications alimentaires, la science permet de mieux comprendre les risques et d’anticiper les moyens de prévention.

Insolations et coups de chaleur : une menace amplifiée par le climat

Les épisodes caniculaires deviennent plus intenses et fréquents. Une étude publiée dans l’International Journal of Climatology montre que les vagues de chaleur enregistrées en 2022 au Maroc étaient parmi les plus sévères depuis plusieurs décennies (El Kharrim et al., 2023). Sur le plan médical, une revue parue dans Frontiers in Public Health souligne que les insolations et coups de chaleur touchent particulièrement les personnes âgées et les enfants, avec des conséquences parfois mortelles (Hanna & Tait, 2023).

Infections urinaires : la déshydratation en cause

La chaleur estivale entraîne souvent une consommation d’eau insuffisante, facteur de risque connu des infections urinaires. Une étude publiée dans Pediatric Nephrology démontre que la déshydratation augmente significativement la fréquence des cystites (Beetz, 2003).

Au Maroc, une enquête menée à Casablanca a révélé que 13,4 % des infections urinaires communautaires sont dues à des bactéries multirésistantes, ce qui complique leur traitement (Oumokhtar et al., Infection and Drug Resistance, 2022).

Otites estivales : le « mal des baigneurs »

Les baignades répétées favorisent l’otite externe diffuse, communément appelée « otite du baigneur ». Une étude de référence publiée dans le Journal of Laryngology and Otology estime que cette pathologie touche entre 1 et 3 % de la population chaque année, avec un pic en été (Roland & Stroman, 2002). Au Maroc, les otomycoses (formes fongiques d’otite externe) sont particulièrement fréquentes dans les zones humides et chaudes, et souvent liées à des champignons comme Aspergillus (Bourkadi et al., Mycoses, 2019).

Leishmaniose cutanée : un risque en progression

La leishmaniose cutanée, endémique au Maroc, est en recrudescence. Une étude épidémiologique menée dans le Sud Est du pays a recensé plus de 2 700 cas entre 2018 et 2022, confirmant l’influence des facteurs climatiques sur sa propagation (El Hamouchi et al., Acta Tropica, 2022). Le réchauffement climatique favorise l’expansion des phlébotomes (moucherons vecteurs), élargissant les zones à risque.

Intoxications alimentaires : vigilance accrue en été

La chaleur favorise la prolifération bactérienne dans les viandes, poissons et produits laitiers. Une étude menée entre 2010 et 2016 a recensé près de 3 000 cas d’intoxications alimentaires au Maroc, avec des pics notables au printemps et en été (El Ouali Lalami et al., World’s Veterinary Journal, 2019).

Prévenir plutôt que guérir

La recherche scientifique est claire : les pathologies estivales s’intensifient, souvent aggravées par le changement climatique. Pour limiter les risques, il est essentiel de : • s’hydrater régulièrement (1,5 à 2 L/jour), • éviter les expositions solaires prolongées aux heures de pointe, • conserver correctement les aliments et respecter la chaîne du froid, • protéger les oreilles après les baignades, • surveiller attentivement les populations vulnérables (enfants, seniors, malades chroniques).

Cette liste n’est toutefois pas exhaustive. D’autres troubles fréquents de l’été, tels que la fatigue générale liée à la chaleur, la lourdeur des jambes ou encore les troubles du sommeil dus aux températures élevées, mériteraient également d’être pris en compte dans une approche globale de santé publique.

Sources scientifiques

• El Kharrim, O. et al. (2023). International Journal of Climatology. DOI: 10.1002/joc.6734 • Hanna, E. & Tait, P. (2023). Frontiers in Public Health. DOI: 10.3389/fpubh.2023.1034671 • Beetz, R. (2003). Pediatric Nephrology, 18(10), 1176–1178. PMID: 12571751 • Oumokhtar, B. et al. (2022). Infection and Drug Resistance, 15, 267–277. PMID: 35096673 • Roland, P. S. & Stroman, D. W. (2002). Journal of Laryngology and Otology, 116(9), 682–685. DOI: 10.1258/0022215021910504 • Bourkadi, S. et al. (2019). Mycoses. DOI: 10.1111/myc.12952 • El Hamouchi, A. et al. (2022). Acta Tropica, 231, 106447. DOI: 10.1016/j.actatropica.2022.106447 • El Ouali Lalami, A. et al. (2019). World’s Veterinary Journal, 9(1), 8–15.

Rédigé par : WB

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