D’après un constat relevé par Goud.ma, une récente réunion du ministère de l’Intérieur s’est tenue sans aucune présence féminine visible parmi les participants. Ce fait, en apparence anecdotique, illustre un enjeu beaucoup plus large : celui de la parité et de la représentation équilibrée dans les instances de décision publique.
Le Maroc a pourtant inscrit la parité dans sa Constitution de 2011. L’article 19 affirme que « l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental » et engage l’État à « œuvrer à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes ». Cette ambition s’inscrit également dans l’Objectif de Développement Durable n°5 (ODD5) des Nations unies, ratifié par le Royaume, qui vise à assurer une participation pleine et effective des femmes à tous les niveaux de décision.
Pourtant, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP, 2023), les femmes occupent moins de 20 % des postes de décision dans l’administration publique marocaine, et leur présence est encore plus faible dans les secteurs régaliens comme l’Intérieur, la Défense ou les Affaires étrangères. Cette sous-représentation ne reflète pas seulement un déséquilibre statistique, elle prive la gouvernance publique de perspectives diversifiées, pourtant essentielles pour concevoir des politiques inclusives et efficaces.
En matière de développement durable, la gouvernance inclusive est un pilier fondamental. Selon ONU Femmes, la parité dans les instances décisionnelles améliore la prise en compte des besoins des communautés, renforce la légitimité des institutions et favorise une meilleure allocation des ressources. Elle est également corrélée à des politiques publiques plus attentives aux enjeux sociaux, environnementaux et territoriaux.
Dans le secteur privé, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) intègre désormais la parité et la diversité comme indicateurs de performance extra-financière. Les entreprises qui appliquent ces principes améliorent leur image, leur attractivité et leur capacité d’innovation. L’administration publique, en tant que moteur de l’exemplarité, ne peut rester en retrait sur ce point.
Renforcer la parité dans les institutions publiques ne relève pas seulement d’un engagement symbolique, c’est un impératif stratégique pour construire des politiques résilientes, représentatives et durables. Des mesures concrètes (quotas équilibrés, programmes de mentorat, formation au leadership féminin, transparence sur les indicateurs de parité) peuvent accélérer la transition vers une gouvernance réellement inclusive.
Rédigé par : WB
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