Le Maroc connaît une hausse historique de sa demande électrique en raison des vagues de chaleur répétées et de la généralisation de la climatisation. Mettant sous tension le réseau national et ravivant les interrogations sur la transition énergétique. Entre dépendance aux énergies fossiles, avancées renouvelables et impératifs RSE, le pays fait face à des défis majeurs pour concilier croissance économique, résilience climatique et durabilité.
Ces dernières semaines, le Maroc a enregistré des pics de consommation électrique inédits, dépassant les 6 900 mégawatts (MW), sous l’effet de canicules prolongées et d’une utilisation massive de la climatisation (Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable, ONEE). Cette situation illustre l’urgence d’adapter le mix énergétique du pays aux aléas climatiques, tout en intégrant les principes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de développement durable (DD).
Le réchauffement climatique intensifie la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur au Maroc, avec des températures régulièrement supérieures à 40°C. Selon le ministère de la Transition énergétique, la demande en électricité a augmenté de près de 8 % en 2024 par rapport à l’année précédente, principalement tirée par les secteurs résidentiel et tertiaire. Cette hausse expose les limites d’un système encore dépendant des importations d’énergies fossiles (charbon, gaz), qui représentent + de 80 % de la production (Agence Internationale de l’Énergie, 2023).
Pourtant, le Maroc s’est engagé à porter la part des énergies renouvelables à 52 % de son mix électrique d’ici 2030, avec des projets phares comme le complexe solaire Noor Ouarzazate ou les parcs éoliens de Tarfaya et Midelt. Ces infrastructures ont permis d’éviter l’émission de millions de tonnes de CO₂ (MASEN, 2024). Cependant, le caractère intermittent du solaire et de l’éolien complique la gestion des pics de demande, nécessitant des solutions de stockage et une modernisation du réseau.
Par ailleurs, la flambée de la demande électrique soulève des questions d’équité. Les ménages modestes, moins équipés en climatiseurs, sont particulièrement vulnérables face aux fortes chaleurs. Tandis que les entreprises sont incitées à adopter des mesures d’efficacité énergétique. Certaines entreprises déploient des actions RSE, telles que les programmes de sensibilisation aux éco-gestes ou les subventions pour l’isolation des bâtiments (CGEM, 2024). Par ailleurs, le Plan National Climat 2020-2030 vise à renforcer la coopération public-privé pour des infrastructures résilientes.
Pour répondre aux défis climatiques, le Maroc mise sur l’innovation, notamment l’hydrogène vert et les smart grids (Réseaux électriques intelligents), le pays ambitionne de devenir un hub africain de l’énergie propre, attirant des investissements responsables (Banque Mondiale, 2023). Toutefois, une gouvernance renforcée et un cadre législatif incitatif restent indispensables pour accélérer la transition.
La crise électrique actuelle rappelle une double nécessité : garantir l’accès à une électricité fiable et inscrire la stratégie nationale dans une perspective durable et inclusive. À l’heure où les pics de consommation se multiplient, il est urgent que les acteurs institutionnels et économiques traduisent leurs engagements RSE en actions concrètes, au service d’un modèle énergétique résilient tourné vers l’avenir.
Rédigé par : Tandyna Baoumou
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