Lors des Nuits de la Finance organisées par Finances News Hebdo à Rabat le 24 juillet, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a présenté les grands axes de la feuille de route climatique du Maroc à l’horizon 2035. Cette stratégie, relayée par Finances News Hebdo (29 juillet 2025), met en avant la nécessité de concilier transition énergétique, attractivité économique et développement durable. Si les ambitions affichées sont fortes, les modalités de mise en œuvre restent encore largement à préciser.
Une vision tournée vers 2035
La ministre a rappelé la volonté du Maroc d’accélérer la décarbonation de son économie, de respecter ses engagements climatiques internationaux et de renforcer sa position comme acteur régional de la transition énergétique. Ces orientations générales s’inscrivent dans le prolongement de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) du Maroc, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément à l’Accord de Paris.
Un financement à rendre « bancable »
Leila Benali a évoqué la nécessité de rendre la feuille de route climatique « bancable », c’est-à-dire lisible et attractive pour les investisseurs. Elle a notamment mentionné la distinction entre projets inconditionnels, financés par l’État, et projets conditionnels, pouvant bénéficier de financements privés ou internationaux. Cependant, à ce stade, aucun budget détaillé ni calendrier de déploiement n’a été communiqué publiquement.
Gouvernance et planification territoriale
La ministre a insisté sur l’importance de réformer la gouvernance énergétique afin de simplifier les procédures, clarifier les responsabilités institutionnelles et renforcer la transparence. Elle a également évoqué la nécessité d’une planification intégrée et territorialisée, impliquant les régions et les acteurs locaux, afin de sortir d’une logique en silo. Ces orientations restent toutefois au stade de principes stratégiques, sans feuille de route opérationnelle publiée pour le moment.
Des axes de travail annoncés
Selon d’autres communications officielles, cette vision pourrait s’articuler autour de plusieurs priorités : gestion de l’eau, sécurité alimentaire, transition énergétique, économie circulaire, gouvernance et capital humain. Ces axes reflètent une volonté d’aborder le développement durable de manière transversale. Mais là encore, les modalités concrètes de mise en œuvre (indicateurs, financement, responsabilités) ne sont pas encore précisées.
Entre ambition et vigilance
La « méthode Benali » traduit une volonté politique forte, faire du Maroc un leader de la transition climatique en Afrique et transformer la contrainte environnementale en levier de compétitivité. Mais au-delà de l’annonce, plusieurs zones d’ombre demeurent, l’absence d’un calendrier détaillé et d’un budget fixé par axe, les mécanismes de suivi sont encore flous.
En attendant ces précisions, la feuille de route climatique doit être vue avant tout comme une vision stratégique. Sa réussite dépendra de la capacité du Maroc à la traduire en mesures concrètes, financées et suivies.
La « méthode Benali » ouvre une perspective ambitieuse pour le Maroc, mais son efficacité se mesurera à l’épreuve de la transparence, de la gouvernance et de l’exécution sur le terrain.
Rédigé par : WB
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