L’intensification annuelle des vagues de chaleur au Maroc : enjeux et réponses sous le prisme de développement durable

Ces dernières années, le Maroc subit une augmentation alarmante des températures, avec des vagues de chaleur plus fréquentes, plus longues et plus intenses. Ce phénomène, attribué au changement climatique, engendre des conséquences multiples sur l’environnement, l’économie et la société. Dans ce contexte, les démarches RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et les stratégies de développement durable (DD) apparaissent comme des leviers indispensables pour atténuer les impacts et adapter les différents secteurs à cette nouvelle réalité.

D’après les données de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), le Maroc a connu une hausse moyenne des températures de 1,8°C depuis les années 1960, dépassant la moyenne mondiale. Les épisodes caniculaires, autrefois rares, se produisent désormais chaque année, avec des pics dépassant régulièrement les 45°C dans certaines régions, comme à Marrakech ou dans le Sud.

Un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirme cette tendance, soulignant que l’Afrique du Nord est l’une des zones les plus vulnérables au réchauffement climatique. Les médias marocains, tels que Le Matin et Hespress, relaient régulièrement les alertes météorologiques et les conséquences sanitaires, notamment les risques de déshydratation et de coup de chaleur, particulièrement chez les populations fragiles.

Les effets de ces vagues de chaleur sont multiples. Sur le plan environnemental, elles accentuent la sécheresse, réduisent les réserves en eau et menacent la biodiversité. La Banque mondiale a alerté, dans un récent rapport, sur la raréfaction des ressources hydriques au Maroc, qui pourrait perdre jusqu’à 30 % de ses disponibilités en eau d’ici 2050.

Sur le plan économique, des secteurs clés comme l’agriculture, qui représente environ 14 % du PIB national, sont durement touchés. Les cultures céréalières et les arbres fruitiers subissent des pertes significatives en raison des températures extrêmes. Le secteur du tourisme, pilier de l’économie marocaine, n’est pas épargné : les fortes chaleurs dissuadent certains visiteurs, notamment dans les villes impériales où les activités en plein air deviennent difficiles en été.

Face à ces défis, les entreprises et les pouvoirs publics marocains multiplient les initiatives en matière de RSE et DD. Plusieurs groupes industriels, à l’instar de l’Office Chérifien du Groupe OCP, ont intégré des plans de réduction de leur empreinte carbone et de gestion durable de l’eau. Le programme « OCP Green » vise notamment à optimiser la consommation énergétique et à développer l’agriculture climato-intelligente.

L’intensification des vagues de chaleur au Maroc est un défi complexe, mais elle offre aussi l’opportunité de repenser les modèles économiques et sociaux dans une optique durable. Les actions de RSE et les politiques de développement durable, bien que prometteuses, doivent encore être renforcées et généralisées pour faire face à une crise climatique qui ne cesse de s’aggraver.