Déforestation : un défi mondial aux enjeux locaux sous le prisme de la RSE et du DD

La déforestation reste l’un des défis majeurs en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de développement durable (DD). Alors que les conséquences environnementales, économiques et sociales de la déforestation s’aggravent, les initiatives se multiplient pour inverser la tendance. Comme de nombreux pays, le Maroc est concerné par ce phénomène aux répercussions globales.

La déforestation est un phénomène aux conséquences dramatiques pour la planète, touchant autant la biodiversité que les communautés locales. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 10 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année dans le monde. Les causes principales incluent l’agriculture intensive, l’exploitation illégale du bois, l’urbanisation et les incendies, souvent aggravés par le changement climatique.

Au Maroc, bien que le taux de déforestation soit moins élevé que dans d’autres régions comme l’Amazonie ou l’Afrique centrale, le phénomène reste préoccupant. D’après un rapport du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD), le pays perd en moyenne 31 000 hectares de couvert forestier par an, principalement en raison de la pression agricole, du surpâturage et des coupes illicites. Les forêts marocaines, qui couvrent environ 9 % du territoire national, jouent pourtant un rôle crucial dans la lutte contre l’érosion et la préservation des ressources en eau.

Sur le plan international, des initiatives émergent pour freiner la déforestation. L’Union européenne a adopté en 2023 un règlement interdisant l’importation de produits liés à la déforestation, comme le soja, l’huile de palme ou le cacao issus de terres déboisées. De grandes entreprises multinationales, sous la pression des consommateurs et des investisseurs, intègrent désormais des politiques « zéro déforestation » dans leurs chaînes d’approvisionnement. Nestlé, par exemple, s’est engagé à atteindre 100 % d’approvisionnement durable en matières premières d’ici 2025.

Cependant, les défis restent immenses au Brésil ou en Indonésie, où la déforestation est massive, les régulations peinent à être appliquées en raison de la corruption et du manque de moyens. Greenpeace et d’autres ONG dénoncent régulièrement la complicité de certains gouvernements et acteurs économiques dans la destruction des forêts primaires.

Au niveau local, le Maroc mise sur des programmes de reboisement, comme certaines actions de « Maroc Vert » qui ont inclut des volets forestiers et la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », visant à planter 600 000 hectares d’arbres d’ici 2030. Des partenariats public-privé se développent également, avec des entreprises marocaines s’engageant dans des projets de compensation carbone ou de préservation des écosystèmes. Toutefois, l’efficacité de ces mesures dépendra de leur application rigoureuse et de la sensibilisation des populations rurales, souvent dépendantes des ressources forestières pour leur subsistance.

En conclusion, la lutte contre la déforestation nécessite une approche intégrée, associant régulations strictes, engagement des entreprises et mobilisation citoyenne. Dans un contexte où les enjeux RSE et DD prennent une place croissante, la préservation des forêts apparaît comme un impératif autant écologique qu’économique.