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July 17th 2025, 11:19:46 pm

Incendies estivaux 2025 : l’Afrique en feu, le Maroc en alerte

Incendies estivaux 2025 : l’Afrique en feu, le Maroc en alerte

L'été 2025 est marqué par une flambée d’incendies de forêt à travers le monde, particulièrement en Afrique où plus de 50 millions d’hectares ont déjà été ravagés. Au Maroc, malgré des efforts de prévention soutenus, plusieurs régions, dont Tétouan et Al Hoceima, ont été touchées. En toile de fond : le réchauffement climatique, catalyseur silencieux de cette crise environnementale.

À l’échelle mondiale, l’année 2025 s’annonce déjà comme l’une des plus destructrices en matière d’incendies. Selon les données du Conseil international des services d’incendie et de secours (CTIF), plus de 102 millions d’hectares sont partis en fumée au cours du premier semestre, dont environ la moitié en Afrique (CTIF, 2025).

Cette flambée mondiale est alimentée par des vagues de chaleur extrêmes, des sécheresses prolongées et des conditions climatiques favorables à la propagation rapide des feux. Sur bassin méditerranéen, notamment en France, en Grèce, en Turquie et en Syrie, des incendies majeurs ont nécessité l’évacuation de milliers de personnes et la mobilisation d’importants moyens aériens de lutte anti-incendie (Al Jazeera, 7 juillet 2025).

Le Maroc en vigilance maximale

Au Maroc, le constat est plus nuancé mais tout aussi préoccupant. Grâce à une politique de prévention renforcée, la superficie brûlée en 2024 avait diminué de 86 % par rapport à l’année précédente. Cependant, les incendies enregistrés en été 2025 témoignent d’une pression croissante exercée par le dérèglement climatique.

Tétouan : début juillet, un feu a ravagé 16 hectares dans la forêt de Beni Layth. Il a fallu 53 largages aériens pour le contenir, alors que la température atteignait 44 °C dans la région.

Al Hoceima : fin juin, un autre incendie a détruit environ 3,7 hectares, rapidement maîtrisé grâce à l’intervention des pompiers.

Tanger : en mai, un incendie dans la forêt de Houara a duré quatre jours, affectant près de 85 hectares, malgré la mobilisation de la protection civile, de l’armée et des avions bombardiers d’eau.

Des chiffres rassurants… mais un risque croissant

Selon l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), entre le 1er janvier et le 20 juin 2025, 111 incendies ont été enregistrés à travers le Royaume, affectant environ 130 hectares. Ces chiffres restent en dessous de la moyenne décennale, qui s’élève à environ 520 hectares brûlés pour la même période. Le gouvernement a par ailleurs alloué un budget de 160 millions de dirhams (environ 16 millions de dollars américains) pour la saison 2025. Ce budget est principalement dédié à la prévention, avec des actions telles que le débroussaillage, l’aménagement de pistes forestières, la mise en place de points de surveillance, ou encore l’élaboration de cartographies de risques (Morocco World News, mai 2025).

Malgré ces efforts, l’ANEF a récemment placé neuf provinces marocaines en alerte rouge en raison des conditions climatiques extrêmes, notamment dans les régions de Chefchaouen, Taza, Tanger-Asilah, Azilal ou encore Beni Mellal.

Le réchauffement climatique, facteur aggravant

Le réchauffement climatique joue ici un rôle central. En favorisant les vagues de chaleur, les vents secs et la sécheresse prolongée, il transforme des incidents localisés en crises d’ampleur. Le feu devient plus intense, plus rapide et plus difficile à contenir, comme l’expliquent plusieurs experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Au Maroc, l’effet combiné du climat et de l’activité humaine accroît l’exposition aux feux dans des zones autrefois peu concernées. En conséquence, les saisons d’incendies sont plus longues, les zones à risque plus étendues, et les dégâts plus coûteux en termes écologiques, économiques et sociales.

L’été 2025 rappelle brutalement que les feux de forêt ne sont pas de simples catastrophes naturelles, ils sont le symptôme visible d’un climat en déséquilibre. Si le Maroc montre une capacité croissante à anticiper et à contenir les incendies, la montée en intensité des risques appelle à des politiques climatiques plus ambitieuses, et une mobilisation citoyenne renforcée.

Rédigé par : Rédaction

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