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Économie DurableFinance durable
September 2nd 2025, 6:19:18 am

Quand la finance islamique se met au vert

Quand la finance islamique se met au vert

Le Maroc devient éligible au cadre de financement durable de la BID et peut lever jusqu’à 10 milliards de dollars pour ses projets énergétiques et sociaux.

Le Maroc est désormais éligible au cadre de financement durable lancé en juillet 2025 par la Banque Islamique de Développement (BID). Ce mécanisme permet au Royaume de mobiliser jusqu’à 10 milliards de dollars pour financer des projets liés à l’énergie propre, aux infrastructures durables et aux programmes sociaux. Une annonce qui marque une étape importante dans les efforts du pays pour réussir sa transition énergétique et accélérer son développement durable.

Les financements pourront prendre la forme de sukuks (instruments phares de la finance islamique) mais aussi d’autres titres obligataires durables, comme les green bonds ou les sustainability bonds. Les sukuks fonctionnent comme des obligations, mais avec une différence essentielle, ils sont adossés à des projets réels et ne versent pas d’intérêts, interdits par la charia. Les investisseurs reçoivent à la place une part des revenus générés par les infrastructures financées, ce qui en fait un outil éthique et attractif.

Grâce à cette éligibilité, le Maroc pourra financer des projets concrets qui touchent directement à la vie quotidienne comme la construction de centrales solaires et éoliennes pour renforcer la production d’électricité verte, des usines de dessalement et de gestion de l’eau pour répondre aux sécheresses, des réseaux de transport plus écologiques, la modernisation d’hôpitaux et la création d’écoles dans les zones rurales. Autant d’initiatives qui traduisent en actes les ambitions de développement durable du pays.

Cette initiative s’inscrit pleinement dans la logique de l’Investissement Socialement Responsable (ISR) qui consiste à associer rendement financier et utilité sociale ou environnementale. Pour le Maroc, l’enjeu est double, mobiliser des capitaux internationaux en quête de placements responsables et encourager une culture nationale de l’investissement durable.

Pour l’instant, le concept d’ISR (Investissement Socialement Responsable) reste encore méconnu du grand public marocain. Les épargnants particuliers investissent peu dans ce type de produits, et le marché repose surtout sur les banques et les grands investisseurs institutionnels. Mais des signaux positifs émergent, en 2025, BMCE Capital Gestion a lancé le fonds « Capital ISR », qui a déjà dépassé le milliard de dirhams sous gestion. Par ailleurs, les régulateurs comme l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) imposent désormais des règles de transparence ESG et accompagnent le développement des obligations vertes et sociales.

L’accès du Maroc au cadre de financement durable de la BID représente donc une opportunité unique. Il permettra d’attirer des capitaux pour des projets verts et sociaux, renforcer la crédibilité internationale du Royaume et consolider son rôle de hub régional de la finance durable. Mais au-delà des chiffres, le véritable enjeu sera de transformer ces ressources en projets visibles et efficaces, afin que la finance verte ne reste pas un slogan mais devienne un moteur concret de développement durable au service des Marocains.

Rédigé par : WB

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