Les ventes de pastèques marocaines vers la France ont bondi de plus de 150 % en dix ans, selon les données douanières internationales. Un succès commercial qui met en lumière les enjeux hydriques et sociaux d’une filière stratégique.
En dix ans, la pastèque marocaine s’est imposée comme un produit phare sur le marché français. Selon les statistiques COMTRADE, analysées par Hortoinfo, les exportations vers la France sont passées de 23,96 millions de kg en 2015 à 61,13 millions de kg en 2024, soit une hausse de 155 %.
Derrière ces performances commerciales se cache une réalité environnementale préoccupante. Selon la Banque mondiale, l’agriculture marocaine absorbe entre 75 % et 87 % de toute l’eau prélevée dans le pays. La FAO indique même que, dans certaines nappes phréatiques comme celle de Berrechid, jusqu’à 95 % de l’eau extraite sert à l’irrigation. Or, la pastèque figure parmi les cultures les plus consommatrices en eau, souvent implantée dans des zones déjà soumises à un fort stress hydrique.
Sur le plan social, la filière reste dépendante d’une main-d’œuvre saisonnière, avec des conditions de travail parfois précaires et une exposition aux pesticides insuffisamment encadrée.
Ce boom illustre une tendance plus large, la montée en puissance des exportations agricoles marocaines. Comme nous l’avons analysé dans un précédent article sur Futudurable, les ventes totales de fruits et légumes vers l’Espagne ont progressé de 30 % en 2025, atteignant 834 millions d’euros, avec les mêmes enjeux de pression sur l’eau et d’équité sociale.
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Rédigé par : Tandyna Baoumou
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