Le Maroc a été élu, le 5 août 2025 à Awaza au Turkménistan, vice président de la troisième Conférence des Nations unies sur les pays en développement sans littoral (LLDCs). Cette élection, annoncée par le représentant permanent du Royaume auprès de l’ONU, Omar Hilale, illustre le poids croissant de la diplomatie marocaine et son engagement pour une coopération Sud Sud centrée sur le développement durable. Selon SNRT News, cette nomination traduit la reconnaissance du rôle du Maroc comme acteur facilitateur au sein des instances multilatérales.
Pour Rabat, cette responsabilité est stratégique. Comme l’a rappelé le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, cité par La Vie Éco, les pays enclavés regroupent près de 9 % de la population mondiale et représentent un sixième des États membres de l’ONU. Leur principale contrainte reste l’absence d’accès direct à la mer, ce qui se traduit par des coûts logistiques élevés, une dépendance accrue aux pays voisins et une vulnérabilité aux chocs économiques et climatiques. Dans ce contexte, le Maroc se propose de partager son savoir faire en matière d’infrastructures portuaires et logistiques, ainsi que son expérience dans la transition énergétique.
La conférence d’Awaza doit aboutir à une déclaration politique et à une nouvelle feuille de route décennale, couvrant la période 2024 2034. Selon Barlamane, ce « Mandat d’Awaza » vise à renforcer la connectivité physique et numérique des pays enclavés, à attirer davantage d’investissements responsables et à améliorer les capacités institutionnelles locales. Cette vision s’inscrit dans la continuité du Programme d’action de Vienne (2014 2024) et dans l’esprit de l’Agenda 2030 des Nations unies.
Pour le Maroc, cette vice présidence dépasse le registre diplomatique. Elle s’apparente à une démarche de responsabilité sociétale des organisations (RSO) appliquée à l’échelle étatique. La norme internationale ISO 26000, qui définit la RSE, précise en effet qu’elle concerne toutes les organisations, qu’il s’agisse d’entreprises, d’ONG, de collectivités… ou d’États. Dans cette perspective, Rabat agit comme un acteur responsable, mettant ses infrastructures logistiques, ses compétences en énergie verte et ses partenariats régionaux au service du bien commun international. D’après APA News, cette dynamique s’inscrit aussi dans la continuité de l’Initiative Atlantique pour le Sahel, lancée fin 2023 à Marrakech, qui visait déjà à connecter les pays sahéliens à l’océan Atlantique via les infrastructures marocaines.
Il reste cependant des défis majeurs. Comme le soulignent plusieurs observateurs cités par La Vie Éco, le succès de cette vice présidence dépendra de la capacité du Maroc à transformer les engagements politiques en actions mesurables : réduction effective des coûts logistiques pour les pays enclavés, mise en place de corridors verts, diffusion de technologies propres et accompagnement institutionnel.
En endossant ce rôle, le Maroc confirme son ambition de s’affirmer non seulement comme hub logistique et énergétique régional, mais aussi comme acteur central d’une diplomatie durable, attentive aux équilibres sociaux et environnementaux. Une manière d’allier soft power et responsabilité internationale, au service d’un développement plus inclusif.
Rédigé par : WB
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