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GouvernanceEnvironnement
September 2nd 2025, 6:21:22 am

Douanes : 64 tonnes de sacs en plastique saisis en 2024, une baisse de 76 %

Douanes : 64 tonnes de sacs en plastique saisis en 2024, une baisse de 76 %

En 2024, les services des Douanes marocaines ont saisi 64 tonnes de sacs en plastique interdits, soit une baisse de 76 % par rapport aux années précédentes. Un chiffre qui illustre un succès dans l’application de la loi 77-15, pionnière dans la région MENA, et qui mérite d’être salué. Mais si la bataille des sacs est en bonne voie, le défi des bouteilles plastiques reste entier

Un recul spectaculaire

Selon le rapport annuel de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), les saisies de sacs en plastique ont chuté de façon spectaculaire en 2024. Seules 64 tonnes ont été interceptées, contre plus de 260 tonnes les années précédentes. Pour les autorités, cette baisse traduit à la fois une réduction de l’offre illégale et un meilleur contrôle des frontières. Elle s’inscrit dans le cadre de la loi 77-15, entrée en vigueur en 2016, qui interdit la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique au Maroc.

Une avancée durable mais fragile

Cette évolution positive s’aligne sur les Objectifs de Développement Durable. En limitant l’usage des plastiques à usage unique, le Maroc agit en faveur de l’ODD 12 relatif à la consommation responsable. En réduisant la pollution des mers et des sols, il contribue également aux ODD 14 et 15, qui visent à protéger la vie aquatique et terrestre. Enfin, en diminuant l’exposition aux microplastiques, cette dynamique rejoint l’ODD 3, lié à la santé et au bien-être. Ces résultats montrent que des politiques publiques ambitieuses peuvent avoir un impact réel sur la durabilité.

Le revers de la médaille

Toutefois, ce recul des saisies ne doit pas occulter la réalité. Dans certains marchés populaires, des sacs interdits continuent de circuler, proposés à bas prix. Pour beaucoup de petits commerçants, les alternatives comme le papier, le tissu ou le biodégradable restent trop coûteuses ou peu pratiques. Derrière les chiffres, un marché informel persiste, alimenté par de petites unités clandestines difficiles à contrôler. La lutte contre le plastique ne peut donc pas se limiter à la répression, elle suppose aussi un accompagnement économique et social, afin que les alternatives soient accessibles à tous.

Un défi encore plus grand : les bouteilles plastiques

Si le Maroc a marqué des points dans la lutte contre les sacs en plastique, il reste confronté à un défi bien plus vaste, celui des bouteilles et emballages plastiques. Omniprésents dans la consommation quotidienne, difficiles à collecter et à recycler, ils constituent une menace beaucoup plus sérieuse pour la santé publique et l’environnement. Les microplastiques issus de ces contenants se retrouvent dans l’eau, dans les aliments, et jusque dans les organismes humains, avec des risques encore mal mesurés.

La saisie de 64 tonnes de sacs plastiques en 2024, en baisse de 76 %, illustre une réussite qu’il faut reconnaître et applaudir. Le Maroc a montré qu’il était possible de réduire drastiquement l’usage des sacs en plastique, lorsque la volonté politique et les contrôles sont au rendez-vous. Mais cette victoire partielle rappelle aussi que le combat contre le plastique ne fait que commencer.

Après les sacs, ce sont désormais les bouteilles et emballages plastiques qu’il faudra cibler, pour bâtir une société où la durabilité ne reste pas un slogan, mais devienne une réalité partagée.

Rédigé par : WB

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