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Gouvernance
July 17th 2025, 11:00:02 pm

Reconstruction Post-conflit : et si le développement durable devenait la norme ?

Reconstruction Post-conflit : et si le développement durable devenait la norme ?
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Face aux ravages humains, économiques et environnementaux des conflits armés, une nouvelle question s’impose : comment reconstruire sans reproduire les erreurs du passé ? Le développement durable pourrait en être la clé.

Guerres, bombardements, exils massifs… Les conflits laissent des cicatrices durables sur les territoires et les sociétés. Mais reconstruire après la guerre ne doit pas seulement signifier rebâtir ce qui a été détruit. De plus en plus d’experts plaident pour une reconstruction “verte” et inclusive, basée sur les principes du développement durable.

Des dégâts environnementaux souvent invisibles

Derrière chaque guerre, il y a un coût écologique. En Ukraine, la contamination des sols par des munitions ou des fuites de carburants pourrait rendre 30 % des terres arables impropres à la culture, selon l’ONU Environnement (2023).

Au Yémen, 50 % des infrastructures d’assainissement ont été détruites, provoquant des épidémies de choléra (données de l’OMS, 2022).

À Gaza, Les réseaux d’assainissement, stations d’épuration, réservoirs d’eau et puits ont été gravement détruits, provoquant un rejet quotidien de plus de 130 000 m³ d’eaux usées non traitées dans la mer Méditerranée (Al Jazeera).

Des conséquences environnementales et sanitaires qui appellent à intégrer la restauration écologique dans les stratégies de reconstruction.

Reconstruire vert : une ambition réaliste ?

Certains pays montrent que c’est possible. Le Rwanda, après le génocide de 1994, a intégré des normes environnementales strictes à sa reconstruction : interdiction des sacs plastiques, promotion des énergies renouvelables. Résultat : Kigali est aujourd’hui l’une des capitales les plus propres d’Afrique.

D'autres acteurs comme la Banque mondiale intègrent désormais des critères climatiques dans leurs financements. 30 % des fonds de reconstruction sont ainsi conditionnés à des engagements environnementaux (rapport 2023).

Mais sur le terrain, les défis sont multiples : corruption, manque de compétences locales, urgence humanitaire… autant de freins à une reconstruction durable.

Justice sociale : un pilier souvent négligé

La reconstruction durable ne peut se faire sans inclusion sociale. Trop souvent, les populations les plus touchées (femmes, minorités, déplacés) sont écartées des décisions. En Irak, des ONG comme « PAX » ont montré que certains projets urbains excluaient les déplacés internes recréant des poches de marginalisation.

À l’inverse, en Colombie, des programmes de réinsertion ont permis à d’anciens combattants d’être formés à l’agriculture durable, réduisant les tensions Post-conflit (CERAC, 2021).

Des solutions concrètes… mais une coordination indispensable

Entre technologies innovantes (matériaux recyclés, énergies propres) et savoirs locaux (architecture bioclimatique, gestion communautaire de l’eau), les outils existent. Mais le succès de la reconstruction durable dépendra d’une coopération étroite entre États, bailleurs de fonds et sociétés civiles.

Transformer la crise en opportunité

La reconstruction post-conflit est une fenêtre unique pour repenser le développement, non seulement pour réparer, mais pour construire durablement. Intégrer les principes du développement durable n’est plus une utopie, c’est une nécessité stratégique, sociale et environnementale.

Rédigé par : Tandyna Baoumou

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