Selon la chaîne Al Jazeera, la vice-présidente du gouvernement espagnol a appelé à suspendre tous les accords avec Israël et à cesser d’acheter des armes au pays. Une prise de position politique forte, qui soulève aussi une question clé pour la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et, plus largement, des organisations (RSO) : comment s’assurer que nos décisions économiques ne participent pas à des violations des droits humains ?
Un message au-delà de la diplomatie
À première vue, ces propos relèvent du débat géopolitique. Mais ils rappellent en filigrane un principe fondamental de la RSE et de la RSO, y compris pour les États : acheter, c’est aussi cautionner. En d’autres termes, commercer avec certaines entreprises peut revenir à soutenir un modèle économique jugé incompatible avec le respect des droits fondamentaux.
En Europe, la directive sur le devoir de vigilance oblige déjà les grandes entreprises et organisations à identifier et prévenir les risques liés aux droits humains dans leurs chaînes de valeur. La vice-présidente espagnole transpose ce principe au niveau institutionnel : l’Union européenne elle-même devrait veiller à ce que ses achats (ici, d’armements) respectent des critères éthiques.
Achats responsables : un enjeu de RSE et de RSO
• Pour les États et les institutions publiques, geler ou suspendre certains contrats relève de leur RSO. C’est reconnaître que les achats publics ne sont pas neutres : ils doivent refléter les valeurs collectives et respecter les droits humains.
• Pour les entreprises, refuser un partenariat, même rentable, relève de la RSE. C’est éviter toute complicité indirecte, protéger sa réputation et maintenir la confiance des parties prenantes.
Ensemble, RSE et RSO rappellent que chaque décision d’achat, publique ou privée, engage une responsabilité vis-à-vis de la société et de l’éthique.
La responsabilité sociétale ne se limite pas à l’environnement. Elle inclut aussi les droits humains, l’éthique et la gouvernance. La déclaration espagnole le rappelle : la rentabilité ne peut pas être l’unique critère de décision. Pour une organisation (publique ou privée), adopter une démarche RSE ou RSO, c’est admettre que chaque contrat et chaque partenariat engagent sa crédibilité et ses valeurs.
Les propos de la vice-présidente espagnole résonnent comme un rappel de la RSE et de la RSO à grande échelle. Qu’il s’agisse d’un État ou d’une multinationale, la responsabilité sociétale impose de se demander : avec qui faisons-nous affaire, et à quoi participons-nous indirectement ? Car au final, la RSE et la RSO, c’est aussi cela : reconnaître que nos choix économiques contribuent à façonner le monde dans lequel nous vivons.
Note éditoriale : Plusieurs vice-présidences sont actuellement en fonction en Espagne, deux d’entre elles étant occupées par des femmes. Al Jazeera n’a pas précisé laquelle était à l’origine de la déclaration mentionnée, rendant toute identification visuelle incertaine.
Rédigé par : WB
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