Dans un contexte géopolitique en mutation, le Maroc affirme son positionnement stratégique entre la région de la mer Noire et les États-Unis. Cette dynamique s’accompagne d’une réflexion approfondie sur les enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de développement durable (DD). Entre renforcement des partenariats transatlantiques et diversification des alliances, le Royaume intègre progressivement des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les partenariats internationaux.
Le Maroc, traditionnellement tourné vers l’Europe et l’Afrique, élargit désormais son champ d’action vers de nouveaux horizons, notamment la mer Noire et les États-Unis. Cette évolution s’inscrit dans une dynamique de diversification économique et géopolitique, mais aussi dans une volonté d’alignement avec les principes du développement durable et de la RSE. La nouvelle orientation marocaine vers la mer Noire et les États-Unis s’articule autour de plusieurs axes, dont celui des énergies renouvelables. Le Maroc, leader africain en matière de transition énergétique, mise sur des partenariats technologiques pour renforcer ses capacités en hydrogène vert et en solaire. Les États-Unis, via des programmes comme Power Africa, soutiennent ces ambitions, tandis que les pays de la mer Noire, comme la Roumanie et la Bulgarie, représentent des marchés émergents pour les exportations marocaines d’énergies propres (Banque mondiale, 2023).
Parallèlement, les accords de libre-échange conclus ou en négociation intègrent des chapitres dédiés au développement durable. L’accord avec les États-Unis, révisé en 2022, inclut des dispositions sur la lutte contre la déforestation et la promotion de l’agriculture durable (Office des changes, 2023). De même, les discussions avec les pays de la mer Noire portent sur des normes communes en matière de RSE, notamment dans les secteurs minier et agroalimentaire.
Le renforcement des liens avec les États-Unis et la mer Noire s’accompagne d’un renforcement des exigences RSE pour les entreprises marocaines. Les investisseurs américains, sensibles aux critères ESG, poussent les groupes locaux à adopter des pratiques plus transparentes. Plusieurs sociétés marocaines cotées à Wall Street, comme OCP Group, ont ainsi revu leur stratégie carbone et renforcé leurs engagements sociaux (Bloomberg, 2023). Du côté de la mer Noire, les échanges commerciaux avec des pays comme la Turquie ou l’Ukraine (avant le conflit) ont mis en lumière l’importance de certifications éthiques, notamment dans le textile et l’automobile. Le Maroc, qui cherche à positionner Tangier Med comme un hub logistique durable, a lancé des initiatives pour réduire l’empreinte carbone des transports maritimes (CNSS, 2023). Sur le plan diplomatique, le Maroc mise sur des alliances multilatérales pour consolider sa stratégie de positionnement international. Son rapprochement avec l’OTAN, via le dialogue méditerranéen, et son implication dans des forums comme le G20 Compact with Africa illustrent cette approche.
Enfin, la question migratoire, centrale dans les relations avec l’UE et les États-Unis, est abordée sous l’angle de la RSE. Le Maroc a mis en place des programmes de formation professionnelle pour les migrants, en partenariat avec des ONG et des entreprises, afin de favoriser leur intégration socio-économique (Haut-Commissariat au Plan, 2023).
Rédigé par : Tandyna Baoumou
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