Selon plusieurs médias marocains, la célébration à Rabat du 79ᵉ anniversaire de l’indépendance de l’Inde a été l’occasion pour l’ambassadeur indien de réaffirmer la solidité et la diversité des liens bilatéraux entre les deux pays. Les échanges commerciaux annuels avoisinent 3 milliards de dollars et couvrent déjà des domaines comme l’éducation, la formation, l’industrie pharmaceutique, les phosphates, ainsi qu’une coopération militaire incluant la production de matériel de défense.
Des opportunités vertes à saisir
Au-delà des secteurs traditionnels, ce rapprochement ouvre un champ de possibilités considérable dans des domaines cruciaux pour le développement durable.
En matière d’énergies renouvelables, le Maroc dispose déjà d’infrastructures de pointe, comme le complexe solaire Noor à Ouarzazate ou les parcs éoliens de Tarfaya et Midelt. L’Inde, de son côté, est l’un des leaders mondiaux en production solaire et en fabrication de panneaux photovoltaïques à faible coût. Une alliance technique et industrielle pourrait permettre de créer de nouvelles capacités de production au Maroc, destinées à la fois à la consommation locale et à l’exportation vers l’Afrique et l’Europe. L’hydrogène vert, secteur émergent dans les deux pays, pourrait également faire l’objet de partenariats de recherche et d’industrialisation.
La gestion durable de l’eau représente un autre axe stratégique. Si l’Inde dispose globalement de ressources hydriques importantes, leur répartition géographique est très inégale et certaines régions (comme le Tamil Nadu ou le Gujarat) connaissent un stress hydrique chronique. Pour sécuriser l’approvisionnement urbain et industriel, le pays a développé des technologies de dessalement, de réutilisation des eaux usées et d’irrigation de précision adaptées aux contextes arides ou côtiers. Ce savoir-faire, déjà appliqué à grande échelle à Chennai ou Kutch, pourrait inspirer le Maroc, confronté à des enjeux similaires de raréfaction et de gestion optimisée de l’eau. Des projets pilotes conjoints pourraient ainsi voir le jour dans les zones agricoles et urbaines les plus vulnérables au changement climatique, combinant efficacité hydrique et résilience locale.
En matière de formation et d’innovation verte, universités et centres de recherche marocains et indiens pourraient co-développer des cursus spécialisés dans l’économie circulaire, l’efficacité énergétique, les mobilités propres ou encore la conception de bâtiments à énergie positive. Des programmes d’échange pour jeunes ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs verts contribueraient à créer un vivier commun de compétences pour porter cette transition.
Un partenariat Sud–Sud au service du climat
Le renforcement des liens Maroc–Inde illustre le potentiel stratégique des coopérations Sud–Sud pour relever les défis du XXIᵉ siècle. En mettant en commun leurs atouts technologiques, leurs ressources humaines et leurs ambitions climatiques, Rabat et New Delhi peuvent bâtir des projets qui dépassent les seuls intérêts économiques bilatéraux, pour contribuer également à la transition écologique et au développement inclusif à l’échelle africaine et asiatique. Un partenariat qui pourrait conjuguer croissance économique, inclusion sociale et préservation de l’environnement, autant de piliers d’un développement véritablement durable.
Rédigé par : WB
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