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September 2nd 2025, 6:18:57 am

Pollution estivale : nos plages au bord de l’asphyxie

Pollution estivale : nos plages au bord de l’asphyxie
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Chaque été, les plages du monde se parent de parasols… et de détritus. Du mégot de cigarette au sac plastique, ces déchets menacent les écosystèmes marins et ternissent l’image de destinations prisées. Le Maroc, riche de plus de 3 500 km de côtes, n’échappe pas à ce fléau qui met en danger sa biodiversité, sa santé publique, son économie et l’équilibre fragile de ses milieux naturels.

Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), près de 11 millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans les océans, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2040 sans action concertée. Selon Ocean Conservancy (2023) les campagnes internationales de nettoyage des côtes révèlent que 80 % des déchets marins proviennent de sources terrestres : emballages alimentaires, bouteilles, sacs plastiques et surtout mégots de cigarette, qui représentent à eux seuls près de 34 % des déchets collectés.

Le Maroc : un littoral riche mais vulnérable

Avec ses 3 500 km de côtes atlantiques et méditerranéennes, le Maroc attire chaque été des millions de visiteurs. Mais cette affluence entraîne une explosion des déchets. D’après la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, jusqu’à 75 % des détritus collectés sur certaines plages sont en plastique, souvent à usage unique. Les campagnes « Plages Propres » montrent une augmentation moyenne de 40 % des déchets en période estivale par rapport au reste de l’année. Les zones touristiques comme Agadir, Saïdia ou Casablanca sont particulièrement touchées, avec des opérations de nettoyage quasi quotidiennes en haute saison.

Ce que fait le Maroc pour protéger ses plages

Depuis 1999, le programme « Plages Propres », coordonné par la Fondation Mohammed VI, installe des poubelles adaptées, mène des actions pédagogiques et mobilise des brigades de nettoyage saisonnières. Les autorités locales, en partenariat avec les communes littorales, renforcent chaque été les opérations de ramassage, tandis que le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable multiplie les campagnes contre le plastique à usage unique. Des associations comme Surfrider Foundation Maroc, Bahri ou Zero Zbel organisent régulièrement des collectes citoyennes sur le sable et en mer, retirant filets fantômes, bouteilles et autres déchets flottants.

En 2024, 27 plages marocaines ont obtenu le label international Pavillon Bleu, garantissant notamment un haut niveau de propreté.

Des déchets persistants pendant des siècles

Selon les données de la Fondation Mohammed VI, du PNUE et de Ocean Conservancy, les déchets les plus retrouvés sur les plages marocaines ont des durées de décomposition alarmantes. Un mégot de cigarette met entre 1 et 5 ans à disparaître, un sac plastique de 15 à 100 ans, et une bouteille plastique environ 450 ans. Les canettes en aluminium subsistent 200 ans, les filets de pêche abandonnés jusqu’à 600 ans, et le verre près d’un million d’années, ce qui équivaut, à l’échelle humaine, à une permanence quasi totale.

Conséquences : un impact invisible mais durable

Sur l’environnement et les écosystèmes, l’impact est massif. Les déchets plastiques perturbent les habitats marins en asphyxiant les herbiers, en altérant les récifs coralliens et en modifiant la composition chimique de l’eau. Les tortues marines confondent les sacs plastiques avec des méduses, les oiseaux ingèrent des bouchons, et des filets abandonnés piègent poissons et mammifères marins, parfois pendant des années. Ces perturbations déséquilibrent les chaînes alimentaires et peuvent mener à la disparition locale de certaines espèces.

Sur la santé humaine, le risque est bien réel : des microplastiques ont été détectés dans plusieurs espèces de poissons et fruits de mer consommés au Maroc. Ces particules, porteuses de métaux lourds et de polluants chimiques, peuvent provoquer des inflammations, des troubles hormonaux et, à long terme, accroître les risques de certaines maladies plus graves.

Sur l’économie, la pollution côtière entraîne un double coût. D’une part, les municipalités dépensent chaque année plusieurs millions de dirhams pour nettoyer les plages et traiter les déchets. D’autre part, la dégradation de l’image touristique peut décourager certains visiteurs, privant les villes côtières d’une partie de leurs revenus estivaux. Dans les zones de pêche artisanale, la raréfaction ou la contamination des ressources marines menace directement les moyens de subsistance de milliers de familles.

Gérer ses déchets : un geste simple, un impact majeur

La lutte contre la pollution des plages commence par des gestes simples :

• Ramener ses déchets et utiliser les poubelles de tri quand elles sont disponibles.

• Utiliser des contenants réutilisables (gourdes, boîtes alimentaires).

• Éviter le plastique à usage unique.

• Utiliser un cendrier de poche pour les mégots.

• Participer aux campagnes de nettoyage locales.

un devoir collectif

Protéger les plages, c’est préserver notre santé, notre économie, nos écosystèmes et notre patrimoine naturel. Le Maroc a engagé des efforts notables, mais ils resteront vains sans une mobilisation citoyenne. Comme le rappellent les associations de protection de l’environnement : « La mer commence ici, chaque geste compte. »

Rédigé par : WB

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