Entre labels bio, circuits courts et initiatives locales, la consommation responsable progresse au Maroc. Mais entre bonnes intentions et réalités économiques, comment rendre ces pratiques accessibles au plus grand nombre ?
Acheter mieux, consommer local, réduire les déchets… La consommation durable n’est plus un concept lointain au Maroc. Portée par une prise de conscience écologique croissante, elle s’installe peu à peu dans les habitudes de certains consommateurs. Mais quels sont les outils et alternatives réellement disponibles aujourd’hui pour passer à l’action ?
Les labels : des repères pour guider leurs et choix
Pour aider les consommateurs à faire des choix responsables, plusieurs labels environnementaux sont apparus sur les produits :
• Le label « Bio Maroc », délivré par le ministère de l’Agriculture, garantit des produits issus de l’agriculture biologique, sans OGM et sans pesticides.
Selon l’ONSSA (Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires), le nombre de fermes bio a augmenté de 20 % entre 2020 et 2023.
• Des labels internationaux comme « Fairtrade » pour un commerce équitable ou « Ecocert » sont également présents, notamment sur des produits comme le café, les dattes ou l’huile d’argan.
Le frein principal reste le prix, souvent plus élevé, ce qui limite leur accessibilité pour une large partie de la population.
Circuits courts : plus de local, moins d’impact
Autre levier : réduire les intermédiaires et privilégier l’agriculture de proximité. Les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) gagnent du terrain, tout comme les marchés de producteurs locaux.
À Casablanca, Rabat ou Marrakech, des espaces comme « Terroirs du Maroc » mettent en avant des produits issus de filières locales et artisanales, contribuant ainsi à la réduction des émissions liées au transport.
Les coopératives féminines, notamment dans les régions du Souss et du Moyen Atlas, jouent un rôle central dans cette dynamique. Elles proposent directement des produits comme le safran (Cactus Sativus), le miel ou l’huile d’argan, souvent avec une traçabilité exemplaire.
Selon une étude de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), 60 % des Marocains se disent prêts à payer plus pour des produits locaux s’ils comprennent leur valeur sociale et environnementale.
Un élan prometteur à consolider
La consommation durable au Maroc bénéficie d’un terreau fertile: des initiatives locales actives, une population de plus en plus sensibilisée, et un secteur privé qui commence à s’engager.
Mais pour passer à l’échelle, il faudra:
• Renforcer la sensibilisation sur les bénéfices de ces pratiques;
• Soutenir financièrement les filières locales:
• Mettre en place un cadre réglementaire clair et incitatif, notamment en matière d’étiquetage, de subventions et d’éducation à la consommation responsable.
Rédigé par : Tandyna Baoumou
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