Vue aériennes du Grand Stade Hassan II, prévu pour accueillir le Mondial 2030.
Le gouvernement marocain a annoncé la création de la "Fondation Maroc 2030", une entité chargée de superviser l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Alors que le Royaume s’apprête à coorganiser cet événement planétaire aux côtés de l’Espagne et du Portugal, cette initiative soulève des questions en matière de responsabilité sociétale (RSE) et de développement durable (DD). Quels engagements prendra cette fondation pour minimiser l’impact environnemental, garantir une inclusion sociale et optimiser l’héritage post-événementiel ?
Une fondation au cœur des enjeux RSE et DD ?
L’organisation d’une Coupe du Monde engendre traditionnellement une empreinte carbone significative, liée aux déplacements des supporters, à la construction ou rénovation des stades, et à la consommation énergétique des infrastructures. Selon une étude du Carbon Trust, l’édition 2022 au Qatar a généré environ 3,6 millions de tonnes de CO₂, malgré les promesses d’un tournoi "neutre en carbone" (Carbon Trust, 2023).
Pour 2030, la Fondation Maroc 2030 devra intégrer des critères écologiques stricts : • Stades certifiés verts (normes LEED ou BREEAM), • Transports durables (développement des lignes de tramway, bus électriques, covoiturage), • Énergies renouvelables (équipements solaires des infrastructures).
Le Maroc, qui dispose déjà du plus grand parc solaire d’Afrique (Noor Ouarzazate), pourrait capitaliser sur son expertise pour un Mondial à faible émission. Au-delà de l’aspect environnemental, la RSE impose une dimension sociale. La Fondation Maroc 2030 aura pour mission de former et employer localement (chantiers, sécurité, logistique), lutter contre le travail informel (sous-traitance équitable), et promouvoir l’accessibilité (handicap, tarifs adaptés).
L’exemple du Brésil (2014) et de l’Afrique du Sud (2010) montre que certains stades sont devenus des éléphants blancs faute de planification post-événement (The Guardian, 2018). Pour éviter ce scénario, le Maroc devra prévoir une reconversion des infrastructures (stades polyvalents, centres sportifs communautaires).
Transparence et gouvernance : un impératif pour la crédibilité de la Fondation
La gestion des fonds publics et des partenariats privés sera scrutée. La Fondation devra adopter une politique anti-corruption, alignée sur les normes de la FIFA et des Nations Unies (Pacte Mondial).
Des ONG comme Transparency International rappellent que les grands événements sportifs sont souvent minés par des détournements de budget (Rapport Global Corruption Report, 2016). Un audit indépendant et une publication des comptes seront essentiels pour garantir la confiance des citoyens et des investisseurs.
En effet, la création de la Fondation Maroc 2030 représente une opportunité pour le Royaume d’affirmer son leadership en matière de RSE et DD à l’échelle africaine. Si les engagements sont tenus, ce Mondial pourrait servir de modèle de durabilité pour les événements à venir, combinant performance sportive, respect de l’environnement et progrès social.
Rédigé par : Tandyna Baoumou
Suivez-nous
© 2025 Futudurable