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Nord du Maroc en alerte rouge : les forêts sous haute menace

EnvironnementIncendies forêts
29 septembre 2025, 01:34
Nord du Maroc en alerte rouge : les forêts sous haute menace

Freepik

L’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a placé plusieurs provinces du Nord du Royaume en alerte rouge, du 17 au 20 août 2025, en raison d’un risque extrême d’incendies. Les massifs forestiers de Chefchaouen, Taza, Tanger-Assilah et Mdiq-Fnideq sont ainsi placés sous haute surveillance. Mais au-delà de l’urgence, cette alerte révèle une réalité plus profonde : la vulnérabilité écologique du Maroc face au changement climatique.

Chefchaouen, symbole de nature et de tourisme vert, se retrouve une nouvelle fois au centre de l’alerte. Les forêts de la région, riches en biodiversité, sont fragilisées par des semaines de sécheresse. Le cocktail est explosif : chaleur, vents secs, végétation asséchée. Taza, Tanger-Assilah, Mdiq-Fnideq et Fahs-Anjra partagent la même menace. Au total, ce sont des milliers d’hectares de forêts méditerranéennes qui risquent de partir en fumée.

Un incendie ne se résume pas à des flammes. Ses conséquences s’étendent sur plusieurs niveaux commet nous l’avons citées dans de précédents articles :

• Écologique : destruction des habitats naturels, perte d’espèces protégées, appauvrissement des sols.

• Climatique : émissions massives de CO₂ qui aggravent le réchauffement, réduction de la capacité de stockage du carbone.

• Économique et social : destruction de terres agricoles, recul de l’écotourisme, menace pour les habitations et les populations locales.

Chaque hectare perdu est une double peine : disparition de la biodiversité et accélération du changement climatique.

Face à la menace, l’ANEF a déployé des patrouilles renforcées et sensibilise la population : interdiction de feux de camp, de barbecues ou du brûlage de déchets agricoles. Mais ces mesures d’urgence, aussi nécessaires soient-elles, ne suffisent pas. L’expérience des années passées montre que la lutte contre les incendies ne peut pas reposer uniquement sur les pompiers et les gardes forestiers. Elle doit impliquer toute la société. Dans une logique de RSE territoriale, les acteurs économiques ont un rôle clé :

• Entreprises forestières : investir dans la prévention (nettoyage des lisières, coupes de sécurité).

• Tourisme : former guides et visiteurs aux bonnes pratiques, intégrer la prévention incendies dans les chartes de durabilité.

• Agriculteurs : adopter des alternatives au brûlage, participer aux réseaux de vigilance.

La société civile, elle aussi, doit être mobilisée. Chaque citoyen peut être un acteur de prévention par la vigilance, le signalement et le respect des règles.

Prévenir plutôt que subir

L’alerte rouge décrétée ce mois d’août agit comme un signal d’alarme : le Maroc ne peut plus se contenter de réponses ponctuelles face aux canicules et aux feux de forêts. Il s’agit désormais de bâtir une véritable stratégie nationale de résilience climatique. Celle-ci passe d’abord par des campagnes massives de sensibilisation, afin que chaque citoyen comprenne son rôle dans la prévention des risques. Elle suppose aussi un investissement dans l’éducation des jeunes générations, pour ancrer durablement une conscience collective face au changement climatique et renforcer le respect du vivant.

Mais la résilience n’est pas qu’une affaire de comportements : elle repose également sur l’innovation. Le recours à des systèmes de détection rapide, qu’ils soient satellitaires ou basés sur des drones, peut permettre d’anticiper les départs de feu et de réduire considérablement les dégâts. Enfin, aucune stratégie durable n’est possible sans la restauration écologique des zones déjà dégradées : reboiser, réhabiliter les sols et recréer des écosystèmes fonctionnels sont autant de leviers pour limiter la vulnérabilité du territoire face aux crises climatiques à répétition.

L’alerte rouge incendies du nord du Maroc n’est pas un épisode isolé. Elle illustre une fragilité structurelle de nos écosystèmes face au climat extrême.

à notre avis, il devient urgent de considérer la prévention des feux non plus comme un simple enjeu sécuritaire, mais comme un pilier du développement durable. Sauver les forêts, c’est sauver notre biodiversité, notre climat et notre avenir collectif.

Rédigé par : WB

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