Le 4 septembre 2025, DP World a annoncé le lancement d’un nouveau service maritime baptisé Atlas. À partir de novembre, il reliera les ports marocains d’Agadir et de Casablanca aux terminaux de Londres et d’Anvers. Une « autoroute de la mer » qui promet des exportations de fruits et légumes plus rapides, tout en réduisant l’empreinte carbone du transport.
DP World, géant mondial de la logistique basé à Dubaï et présent dans plus de quarante pays, veut faire du Maroc une plateforme stratégique pour l’agroalimentaire. Selon son communiqué officiel publié le 4 septembre, le service Atlas permettra de gagner jusqu’à deux jours sur les délais d’acheminement des produits frais vers le Royaume-Uni par rapport au transport routier classique. Pour des filières où chaque heure compte, comme les tomates ou les myrtilles, ce gain pourrait faire la différence entre un marché porteur et une perte de valeur.
Mais la rapidité n’est pas le seul argument. DP World met en avant un impact environnemental positif et notamment une baisse de 70 % des émissions de CO₂, soit environ 250 kg évités par tonne-kilomètre sur une distance de plus de 3 000 km. Ces données ont été reprises et validées par plusieurs médias spécialisés (The National, Trans.info, Fruitnet). Concrètement, jusqu’à 150 000 tonnes de fruits et légumes devraient emprunter chaque année cette route maritime. Pour les préserver, l’opérateur déploiera une flotte de 1 250 conteneurs réfrigérés neufs, complétés par 1 000 conteneurs high cube et 750 conteneurs secs, avec un suivi en temps réel via la plateforme digitale CARGOES.
À première vue, l’initiative s’inscrit dans une transition vers une logistique plus verte, cohérente avec les ambitions climatiques du Maroc. Mais certaines questions restent en suspens. Quel carburant alimentera ces navires ? Le communiqué ne précise pas si l’empreinte carbone réduite repose sur un mix énergétique plus propre, comme des biocarburants ou du GNL, ou si les navires continueront de fonctionner au fioul lourd. Autre interrogation, ce service sera-t-il réellement accessible à toutes les filières, ou réservé aux gros exportateurs capables de remplir des volumes conséquents ?
Cette annonce survient quelques semaines après le lancement par l’islandais Samskip de son propre Moroccan Reefer Service, reliant Agadir et Casablanca au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Présentée comme la liaison la plus rapide pour les produits frais marocains, cette initiative montre que la bataille des corridors maritimes bas carbone est désormais lancée.
En résumé, Atlas promet des délais plus courts et une empreinte carbone réduite, des arguments de poids pour les filières exportatrices. Mais la question reste entière : s’agit-il d’une véritable avancée environnementale, ou simplement d’un modèle économique plus avantageux pour ces opérateurs maritimes ? L’efficacité réelle de ces corridors verts ne pourra se mesurer qu’à long terme, à l’épreuve des pratiques énergétiques et de la transparence des acteurs.
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