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La succession des vagues de chaleur en ce mois d’août met à rude épreuve le Maroc. Au Zoo de Rabat, une "opération fraîcheur XXL” a été mise en place pour protéger les pensionnaires. Mais au-delà de ces mesures ponctuelles, c’est toute la question de la résilience climatique du vivant qui se pose.
En août 2025, le Maroc vit un été hors norme. La canicule n’est plus un événement exceptionnel mais une récurrence : quatre épisodes en trois semaines. Les températures dépassent les 45°C dans plusieurs provinces, accentuant sécheresse, stress hydrique et risque d’incendies. Le vivant, qu’il soit humain, animal ou végétal, se trouve en première ligne face à ce bouleversement.
Le Zoo de Rabat, terrain d’expérimentation
Selon un article publié le 16 août par Le360.ma, le Zoo de Rabat a mis en place des mesures spéciales : fruits glacés pour les primates, viandes congelées pour les félins, douches quotidiennes et brumisateurs dans les enclos. Ces gestes simples permettent d’alléger le stress thermique des espèces les plus vulnérables. Mais ils sont aussi révélateurs : le Maroc entre dans une nouvelle ère où il faut inventer des réponses concrètes aux dérèglements climatiques.
L’expérience du Zoo n’est pas un simple fait divers. Elle illustre concrètement comment une institution publique peut exercer une responsabilité sociétale face à la crise climatique. En prenant soin des animaux captifs, le Zoo envoie un message clair : la résilience ne concerne pas seulement les infrastructures humaines, mais aussi les écosystèmes vivants. Dans une logique de RSO, cette démarche peut devenir un modèle. On pourrait imaginer des protocoles similaires pour :
• les éleveurs, confrontés au stress thermique de leurs cheptels;
• les refuges animaliers, qui voient leur charge croître en été;
• les parcs naturels, où la faune sauvage subit de plein fouet les canicules.
Et ailleurs ? Ce que font les zoos face à la canicule
Face à des chaleurs extrêmes de plus en plus fréquentes, le Maroc n’est pas seul à expérimenter des solutions pour protéger les animaux captifs. Plusieurs pays ont développé des dispositifs comparables… ou plus avancés. En Espagne, et plus particulièrement à Madrid et à Barcelone, les zoos distribuent fruits glacés et douches quotidiennes, comme à Rabat. Mais ils vont plus loin en concluant des partenariats avec des universités permettent de suivre le stress thermique des espèces grâce à des capteurs. Une approche scientifique qui pourrait inspirer le Maroc. En Australie, dans les zoos de Sydney et Melbourne, certaines zones sont entièrement climatisées pour les animaux sensibles. Si ces mesures sont efficaces, elles reposent sur une forte consommation énergétique, difficile à répliquer dans un pays où la sobriété énergétique est prioritaire.
En Afrique du Sud, la question dépasse les zoos, en effet, ils ont installé des points d’eau artificiels dans les réserves naturelles pour soutenir la faune libre en période de sécheresse. Le Maroc confronté à une biodiversité fragile dans le Rif ou le Moyen Atlas, pourrait s’inspirer de cette stratégie élargie.
Et en France, au Zoo de Beauval ou au Parc zoologique de Paris, brumisateurs et abris ombragés sont complétés par une communication pédagogique. Les visiteurs sont informés que ces mesures sont liées au changement climatique, transformant le zoo en lieu d’éducation environnementale.
En comparaison, le Zoo de Rabat applique déjà des solutions efficaces et “low-tech”, proches des standards européens. Mais pour franchir un cap, deux leviers restent à explorer :
Vers une éthique climatique inclusive et globale
Cette expérience soulève une question fondamentale : quelle place accorder au bien-être animal dans les stratégies d’adaptation au climat ?
• Doit-il devenir un axe officiel des plans d’adaptation nationaux ?
• Peut-il être intégré dans les stratégies RSE- RSO ?
• Comment associer les citoyens à cette vigilance collective envers les autres êtres vivants ?
La canicule de 2025 montre que protéger les animaux, qu’ils soient domestiques, captifs ou sauvages, n’est pas un luxe. C’est un impératif éthique et écologique.
Le Zoo de Rabat nous rappelle que l’adaptation au changement climatique ne se mesure pas uniquement en infrastructures, mais aussi en gestes concrets de protection de tous les êtres vivants. En offrant des fruits glacés à ses singes et des brumisateurs à ses félins, il fait bien plus qu’un acte de gestion, il expérimente une éthique climatique que le Maroc devra généraliser à toutes les formes de vie.
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